Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/97

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gemment ; il était visible qu’elle venait de s’habiller ; et il se dégageait encore d’elle la chaleur du sommeil. Quand je serrai sa main douce et tendre, ce contact seul suffit pour me faire tressaillir. Hania avait changé autant au moral qu’au physique. En partant, je l’avais laissée fillette, et maintenant c’était une jeune fille à l’expression réfléchie et aux manières distinguées ; une âme, s’éveillant aux points de vue moral et intellectuel, brillait dans son regard. Elle avait cessé d’être une enfant ; son sourire vague et une nuance de coquetterie innocente me le prouvaient ; il était évident qu’elle comprenait le changement survenu dans nos rapports. Je me convainquis bientôt que sous certains points elle m’était supérieure ; en effet, si j’étais bien plus instruit, j’étais en revanche un petit enfant à côté d’elle en ce qui concernait la connaissance et la compréhension de la vie, de chaque situation, de chaque parole. Mon importance de jeune