Page:Sieyès-Qu'est ce que le tiers état-1888.djvu/69

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À l’égard de la population on sait quelle immense supériorité le troisième ordre a sur les deux premiers. J’ignore, comme tout le monde, quel en est le véritable rapport ; mais, comme tout le monde, je me permettrai de faire mon calcul. D’abord pour le clergé. Nous compterons quarante mille paroisses, en y comprenant les annexes ; ce qui donne tout d’un coup le nombre des curés, y compris les desservants des annexes,

: ci 40000

On peut bien compter un vicaire par quatre paroisses l’une dans l’autre,

: ci 10000

Le nombre des cathédrales est comme celui des diocèses ; à vingt chanoines l’un dans l’autre, y compris les cent quarante évêques ou archevêques

: 2800

On peut supposer, à vue de pays, que les chanoines de collégiales montent au double,

: ci 5600

Après cela, il ne faut pas croire qu’il reste autant de têtes ecclésiastiques qu’il y a de bénéfices simples, abbayes, prieurés et chapelles. On sait, de reste, que la pluralité des bénéfices n’est pas inconnue en France. Les évêques et les chanoines sont en même temps abbés, prieurs et chapelains. Pour ne pas faire un double emploi, j’estime à trois mille bénéficiers ceux qui ne sont pas déjà compris dans les nombres ci-dessus

: ci 3000.

Enfin, je suppose environ deux mille ecclésiastiques, bien entendu dans les ordres sacrés, n’ayant aucune espèce de bénéfices

: 2000.

Il reste les moines et les religieuses, qui sont diminués, depuis trente ans, dans une progression accélérée. Je ne crois pas qu’il y en ait aujourd’hui plus de dix-sept mille, ci

: 17000.

Nombre total des têtes ecclésiastiques

: 80400.

Noblesse. Je ne connais qu’un moyen d’approcher du nombre des individus de cet ordre : c’est de prendre la province où ce nombre est le mieux connu et de la comparer au reste de la France. La Bretagne est cette province ; et je remarque d’avance qu’elle est plus féconde en noblesse que les autres, soit parce