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LE LIVRE DE LA POUSTA.

mirage et prennent l’aspect d’une mer infinie.

L’oseraie sommeille en silence, sans le moindre bruit, sans même un tremblement parmi ses tiges frêles. Le midi, suggestif pourtant de vivifiants rêves, en a humé la vie… de même que vers le nord il réalise le plus délicieux des rêves.

C’est un monde d’Arcadie !

Là se baigne la paysannerie de trois comitats.

Voici un jeune gars, tout nu sur le dos d’un cheval qu’il maîtrise d’une main, tenant de l’autre le licou de ses trois poulains. Il entre dans l’eau parmi le clapotement des éclaboussures.

Sur ses membres nus et sculpturaux luisent les reflets huileux qu’y mit la chaleur du bon Dieu.

Pas un muscle qui ne soit à sa place,