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LE LIVRE DE LA POUSTA.

Nous étions ensemble depuis trois semaines et pour un monde il ne m’eût pas adressé la parole ; il me parlait quand je l’interrogeais. S’il était question d’un objet quelconque appartenant soit à lui, soit à moi, il y accolait toujours un adjectif possessif pluriel ; ainsi ses bottes devenaient « nos bottes », mon écurie « notre écurie » ; de même pour sa maison, bien que sa plus grande fierté fût d’être propriétaire à Szabad Szent Tornya.

Eh oui ! mon István est propriétaire. Il possède une belle petite maison proprette, entourée d’un jardin d’un demi-arpent avec des cerisiers, des amandiers et des noyers. Dans la grande pièce se trouve un lit à baldaquin dont les rideaux légers ont été lissés par sa douce mère ; c’est elle aussi qui a peint sur l’architrave ces belles tulipes, c’est elle qui, tous