Page:Sigismond de Justh Le livre de la Pousta 1892.djvu/14

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dévoile par instants et comme par hasard certains des mystérieux replis, les rêves dont vous vous surprenez à tisser la trame, tout cela exprime un printemps plus vrai que celui des frondaisons parce qu’il est plus près de la vie et parce qu’il porte à des songeries plus profondes.

Je devisais avec ma voisine sur la vie et sur ce que la vie emporte sous forme d’illusions, d’hommes et d’espoirs. Ses yeux bleu clair s’arrêtaient sur les miens avec innocence ; mais je sentais que cette âme pure et frêle comme la robe de mousseline blanche dont elle était vêtue avait plongé déjà jusqu’au fond de la vie, aperçu la souffrance qui en forme le fond et épuisé à la source de cette expérience la force de regarder l’avenir en face.

C’était une jeune fille d’une profondeur