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LA PENSIONNAIRE DE KLÁRA SÛLE

Les rives grouillent d’enfants tapageurs. Un colporteur vend des fichus. Là bas, sur le sable, des pâtres font griller du lard et des joueurs de flûte soufflent dans leurs instruments.

Le lendemain soir, Milly s’installait avec Klári sur l’une des banquettes, toutes deux en jupons (Milly en étrennait un rose), un fichu sur la tête, les jambes dans l’eau.

Elles causaient :

— As-tu pleuré longtemps ton mari, Klára ?

— Lequel ?

— Eh bien ! le dernier, fit Milly à tout hasard.

— Moins que l’autre, parce que j’étais déjà croyante.

— Et une croyante peut rester ainsi seule ?