Puis après un instant de silence il continue :
— Votre jardin est beau, vous avez des oliviers : c’est l’arbre de la souffrance. Et des cyprès aussi : ce sont les premiers que je vois. La tristesse, n’est-ce pas, c’est la tristesse qui vous attire dans la vie ? me demanda-t-il subitement.
— Si j’éprouve le besoin d’une consolation, je tâche de consoler autrui.
— Pourquoi êtes-vous triste ? me questionna-t-il, assombri pour un moment. La tristesse est la destruction de la vie. Dieu ne veut pas qu’elle nous envahisse. Vous n’avez pas le droit d’être triste.
— Pourquoi suis-je triste ? Dites plutôt, Jean, pourquoi vous êtes serein ?
— Je suis serein parce que tout ce que j’ai prouve que je n’ai rien à perdre.
— Alors vous pensez que les biens