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LE LIVRE DE LA POUSTA.

charge, la femme est maladive, les enfants piaillent. Qu’ils se tirent d’affaire… Toi, tu m’aimes !

— Oui, moi je t’aime… répéta Zsuzsi comme pour se convaincre elle-même ; puis lentement, elle ôta son collier.

— Alors nous serons heureux. Je serai ton sommelier. Ça doit bien marcher chez toi, Zsuzsi. Qu’est-ce que tu paies au propriétaire ?

Zsuzsi ne détourna même pas les yeux.

— Peu de chose… C’était mon amant !

Il la regarda, toujours calme ; rien ne le touchait, il ne la battait pas, ne la grondait pas, ne broyait pas ses membres.

— Tant mieux… conclut-il après un instant de silence. Moi, j’ai un bout de vigne, nous en vendrons ici le moût et le vin.