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DE DELACROIX AU NÉO-IMPRESSIONNISME

simples indications de pensées, pour décorer une salle entière dans le palais de la Chambre des Députés ! C’est à un tel peintre que l’on confie une des plus grandes commandes en peinture monumentale qui aient eu lieu de nos jours ! En vérité la responsabilité est plus qu’engagée : elle pourrait bien être compromise ! »

(Le Constitutionnel, 11 avril 1844.)

« Nous ne disons pas : cet homme est un charlatan ; mais nous disons : cet homme est l’équivalent d’un charlatan !

« Nous n’accuserons pas la direction des Beaux-Arts de la Ville du choix qu’elle a fait de M. Delacroix, en lui confiant une tâche si grave : nous connaissons trop les idées saines et élevées qui président généralement à ses délibérations, pour n’être pas convaincus que cette direction a eu dans cette affaire la main forcée. Mais, nous accusons les hommes placés dans les conseils ou dans nos assemblées législatives, intriguant ou sollicitant en faveur de gens qui doivent leur réputation non pas au talent, à la science, au savoir, mais aux coteries, mais aux camaraderies, à l’audace ! »

(Journal des Artistes, 1844.)

« N’est-il pas à craindre qu’un jour, en voyant les plafonds de nos palais et de nos musées couverts de ces enluminures informes, nos descendants ne soient saisis de l’étonnement que nous éprouvons nous-mêmes quand nous voyons nos ancêtres placer parmi les chefs-d’œuvre de la poésie la Pucelle de Chapelain. »

Alfred Nettement. (Poètes et artistes contemporains, 1862.)