Page:Signoret - Daphné, 1894.djvu/58

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N’est-ce pas que tu veux mourir aux hautes joies ?
Dormir aux grottes d’eau quand luit l’été fatal ?
Que la forge d’enfer sur la terre rougeoie,
Pourquoi veux-tu l’éteindre et que te fait le mal ?

Et la souffrance, en toi, des aurores livides !...
Viens cueillir avec moi les grands coquelicots,
Tes pas aimés manquaient à mes cavernes vides,
Tes poëmes sont adoptés par mes échos !

Te voici devant moi, jeune comme une aurore,
Mes roses m’ont prédit la pudeur de tes mains,
Le cœur des hommes bat dans ton seul sein sonore :
Viens te coucher dans mes cheveux, sous les jasmins ! »

Et des flûtes sonnaient sous la lueur des branches,
Le ciel brillait comme un beau vitrail violet ;
Et blancs muguets, jasmins blancs et jacinthes blanches,
Toutes les fleurs avaient un cœur qui m’appelait !


« — Comme un lys naît des eaux, surgisse un dieu qui guide
L’abeille au saule roux, la chèvre au bois glacé ! ―