Page:Signoret - Daphné, 1894.djvu/60

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Et j’ai brûlé mon cœur, afin qu’une clarté
Se levât sur mes voies !

Tu m’as tendu l’amphore où tu n’avais pas bu ;
Mais dédaignant tes mains, j’acceptai tes corolles :
Vers les grottes, tes pas errants se sont perdus ;
Puisses-tu dérober aux sources des paroles !

Naisse l’azur intérieur ! qu’un clair dieu guide
Aux épis mûrs, le pâle Chœur de tes pensers : ―
Aux sons des sources d’or — sous le feuillage humide,
Cueillant la Lyre au sein des fleurs, veux-tu danser ? »


Du chant des rossignols ma parole est couverte :
Les bras noyés par la lumière des bassins,
Elle marche dans l’éclat blanc de ses deux seins
Resplendissants aux plis de sa robe entr’ouverte.

Son pied cadencé tombe et sa jupe s’emplit
D’un flot de papillons et de fleurs voltigeantes ;
Elle chante ; et d’un tel éclat sa voix s’argente,
Que la voix de cristal des rossignols pâlit !