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MARIAGE DE RAISON



I



C e n’était pas qu’elle fût belle. Son nez long et mince eût pu servir de gouvernail à un clipper ; ses petits yeux d’un gris sale donnaient envie d’y planter des tuyaux de pipe ; ses dents inégales et dépareillées imposaient à sa bouche l’aspect d’une chambre meublée en garni ; ses cheveux eussent dégoûté un mangeur d’étoupes ; rien de souple et rien de moelleux dans les contours de sa personne, et le plus adroit boucher, chez les anthropophages, n’eût