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Mariage de raison.

finissait dans la dévotion, entourée de la vénération publique et propriétaire d’un joli magot, (ce n’est pas de son fils que je parle, mais de son avoir).

En résumé, un jeune homme accompli.

III

Ils le sentirent, lui, le vieil usurier, et elle, la vieille catin, le Pyge-Mathieu aux protêts et la Bardane aux jupes fripées. Comme les chiens, ils se flairèrent là où ça sentait mauvais, où était leur sac d’écus mal gagnés. Ils se flairèrent, et estimèrent qu’ils pouvaient frayer sans déshonorer leur marchandise. Monsieur proposa sa fille et Madame offrit son fils. — Et tope là ! Il n’y a que les canailles pour donner de vigoureuses poignées de main. Les jeunes gens se contemplèrent un moment comme deux dieux chinois sur une cheminée, puis reprirent leur indifférence de bon ton. —