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Page:Silvestre - Contes grassouillets, 1883.djvu/131

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HONORIA


I



E lle avait une peau mate sur laquelle couraient des frissons d’argent comme, sur une mer calme, de fugitives clartés de lune. Ses lourds cheveux noirs avaient les reflets d’azur sombre d’un ciel nocturne et, dans ses prunelles larges, deux étoiles prisonnières semblaient se débattre contre les étreintes de l’ombre. Un fier sourire détendait seul quelquefois l’arc pourpré de ses lèvres et toute sa personne respirait un grand air de noblesse : son cou dont la neige légèrement duvetée faisait pen-