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Page:Silvestre - Contes grassouillets, 1883.djvu/151

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La Bombe.

laissa offrir successivement six ou sept tranches qu’elle dégusta machinalement. Cette débauche n’échappa pas aux regards amoureux d’Onésime Papillon, qui se dit, avec angoisse, que sa jeune femme serait certainement incommodée avec tant de frimas dans le ventre. Le cousin Mathieu, lui, riait comme un fou et roulait, dans son étroit cerveau, mille pensées inconvenantes dont je vous fais grâce.

IV

Il riait bien un peu jaune, le cousin Mathieu, car il aurait bien voulu épouser la belle Adolphine. Mais celle-ci n’avait pas voulu de lui, et elle avait eu raison. Ce Mathieu était un fumiste sans délicatesse, un grossier farceur dont les plaisanteries sans finesse sentaient leur commis-voyageur d’une lieue. Ainsi, ce soir-là, voulez-vous savoir pourquoi il riait encore ? Parce qu’il avait pu pénétrer, sans être vu,