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Fiançailles.

tait à l’envelopper dans de riches papiers et à le lier de faveurs de soie ; car la coquetterie avec laquelle ce petit cadeau était présenté ajoutait beaucoup à sa valeur.

— Monsieur Justin, dit l’ancienne à voix basse, en se penchant vers son ingrat ami, voyez donc la belle fille qui vous regarde.

Et elle lui montrait la direction de la fenêtre.

Comme elle connaissait son Justin ! Celui-ci s’en fut tout droit coller son museau à la vitre et s’écarquilla les yeux pour chercher la mystérieuse admiratrice de ses charmes qui lui avait été signalée. Quand il revint, après cinq minutes de pose inutile, le petit paquet était fait et joli à voir comme une bonbonnière, traversé de petits rubans roses et bleus noués le plus galamment du monde. L’ancienne le lui mit dans les mains avec une gentillesse exquise, mais s’il avait pu voir le regard qu’elle lui lança quand il eut tourné le dos, il ne s’en serait pas allé aussi tranquille chez lui.