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Bertrade.

de sa famille. Son père était, en effet, le noble sire de Guignepet.

II

On ne pouvait se haïr davantage que les sires de Humevesse et de Guignepet. Tout semblait rivalité entre eux. Car Guignepet tenait pour le Roi autant que Humevesse pour la noblesse. Aussi le pauvre Alcindor n’avait-il jamais osé demander la main de celle dont les yeux le consumaient d’amour et qui le payait d’ailleurs de sentiments non moins tendres que les siens. Mais, comme les deux châteaux étaient voisins, il ne manquait jamais d’aller chasser le faucon aussi près que possible de la fenêtre à laquelle Bertrade n’oubliait non plus de montrer, chaque matin, son radieux visage. Quand je dis fenêtre, je suis vraiment trop poli pour l’immeuble de ce fâcheux Humevesse. Par terreur d’une attaque, celui-ci ne tolérait, pour donner