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Rien n’est beau que le vrai.

Elle eut un succès foudroyant et Pierre, son fiancé, la contemplait, tout en raclant du violon sur un tonneau, — car il était ménétrier, — avec ses yeux pleins d’une flamme douce comme celle des étoiles rayonnantes dans l’azur. Le fait est que le faux postérieur de madame la baronne lui donnait un galbe incendiaire, à cette jeunesse dont la poitrine était savoureusement modelée. Quand il fut minuit, on se sépara et Pierre, ayant mis son orchestre sous son bras. offrit l’autre à Suzanne, si bien qu’ils s’en allèrent tous deux, le long de la rivière, sous le clair regard des astres où les ombres des saules mettaient des clignotements. Ainsi ce vertueux garçon accompagnait jusqu’au seuil de ses parents celle qui lui était destinée.

V

Cependant, comme une belle clarté de lune, découpée dans une clairière, venait tomber