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Page:Silvestre - Histoires gaies, 1895.djvu/113

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— Finirez-vous bientôt cette comédie ? hurla madame Sélim qui voyait la retraite de Belbeth coupée par cet incident.

Alors, d’une voie éteinte :

— Ma chère femme, soupira Sélim, je sens bien que je suis perdu et que je vais mourir. Un mal aussi subit qu’inconnu m’emporte. Hélas ! je n’ai pas fait mon testament et ne puis le faire utilement que devant ton père et deux témoins. Cours-les vite chercher que je ne m’en aille pas de ce monde sans t’avoir assuré tout mon bien.

— Il n’a rien vu ! pensa joyeusement Fatma. Et comme elle était aussi avare, pour le moins, que naturellement infidèle :

— Pauvre chéri ! fit-elle. Ce m’est une grande douleur de te quitter, même pour un instant, te laissant dans un pareil état ; mais je dois cependant sacrifier même le plaisir de fermer tes yeux au respect de ta dernière volonté. Je cours chez papa. Sachant pourquoi tu le mandes, il sera là dans dix minutes. Tâche de tenir jusque-là. Ne lâche pas inconsciemment ton dernier soupir. Mets plutôt ton mouchoir sur ta bouche. Ferme soigneusement tout le reste. Au