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Page:Silvestre - Le Pays des roses, 1882.djvu/29

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Gloire à ceux qui, bravant le doute,
Et, d’eux-mêmes bornant leurs pas,
Ont ouvert à leur propre route
Les portes d’ombre du trépas.

Puisque l’effroi nous prend de suivre
Ces grands morts, d’eux-mêmes vainqueurs,
Et que l’amertume de vivre
Tente invinciblement nos cœurs,

Ah ! du moins, sans plainte à la bouche,
Et sans importuner les cieux,
Suivons, vêtus d’orgueil farouche,
Notre chemin silencieux.

Et, sans plier sous le mystère
Que les siècles ont obscurci,
Sachons descendre sous la terre
Sans avoir demandé merci !