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LES AILES D’OR

Nysa, la saison est pareille
À celle où, baisant tes cheveux,
Sans dire un mot à ton oreille,
Je te fis de tremblants aveux.
Toutes les fleurs se sont rouvertes
Que le vent d’automne brisa,
De nids chantant les branches vertes
Comme en ce temps-là sont couvertes.
Reviens, Nysa !

Nysa, crains que l’hiver morose
Sur nos fronts, encore une fois,
N’effeuille la dernière rose,
N’étouffe la dernière voix.
Ne laisse pas s’enfuir le rêve
Dont l’aube sur nous se posa.
Le vent qui passe sur la grève
Nous dit : Aimez ! car l’heure est brève !
Reviens, Nysa !