Page:Silvestre - Les Renaissances, 1870.djvu/42

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Notre sang qui se fige au cœur glacé des marbres,
Ou se fait sève et court sous l’écorce des arbres,
Ou rougit les pavots parmi les blés flottants.

A l’horreur du tombeau l’espérance pardonne,
Et le désir nous prend de la Mort qui nous donne
La gloire de fleurir la robe du Printemps !


II


La Mort revêt d’éclat la Nature éternelle
Et c’est elle qui fait la gloire du Printemps !
Aux germes sous la pierre endormis et latents
Elle garde l’honneur d’une forme nouvelle.

C’est la Vestale assise au temple de Cybèle
Qui veille sans relâche aux feux toujours vivants ;
C’est la grande Nourrice, et ses derniers enfants
Un jour boiront notre âme au bout de sa mamelle.