Page:Silvestre - Les Renaissances, 1870.djvu/75

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Et secouez du front des grands arbres pleins d’ombre
Les mystères muets et les charmes sans nombre
Qu’à tout ce qu’elle voit ont apportés ses yeux !

Doux gazons, bois géants, splendeur de la matière
Vous ne me prendrez pas son âme tout entière :
— Dispersez-la plutôt, vents terribles des cieux !


VI

 
CEUX-LÀ qui meurtrissaient leur chair sous des cilices
Et sous l’âpre douleur des flagellations,
N’avaient que leur sang seul à verser aux calices
Où boit la lèvre en feu de nos tentations.

Pleins d’eux seuls, ils goûtaient les amères délices
D’assouvir sans remords d’augustes passions,
Et, de leur seule mort volontaires complices,
Mouraient sous la ferveur des adorations !