Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/232

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VIII. Martyrs

 
Du haut de l’arbre de la vie
Où le désir les crucifie,
Les pâles martyrs de l’amour
Contemplent, au pied du Calvaire,
Les joyeux compagnons du verre
Qui chantent tout le long du jour !

Eux, leur flanc saigne et leur col ploie,
Et cette musique de joie
N’effleure pas leurs sens troublés...
Mais, cette voix qui vibre à peine,
C’est un sanglot de Madeleine !
— Et les martyrs sont consolés.