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Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/233

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IX. Mater Superba

 
QUAND, sur ton noble front de pudeur revêtu,
J’admire la beauté, splendeur de la vertu,
J’aime d’un fol amour, mère orgueilleuse et sainte,
Ton fils que tu retiens dans une molle étreinte,
Ton beau captif qui veut s’échapper de tes bras.
Chante, mère orgueilleuse et douce, et tu verras
Sur ton bras courageux rouler sa blonde tête,
Et tu demeureras, immobile et muette,
Recueillie, et tout bas adorant son sommeil !
Berce-le doucement, et, s’il pleure au réveil,
Penche vers lui ton front, mère orgueilleuse et tendre ;
Que ton fils te caresse, et que je puisse entendre,
Comme dans les rosiers les passereaux voleurs,
Gazouiller ses baisers sur tes lèvres en fleurs !