Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/242

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XVIII. Absag

 
Et rex David senuerat.

C’EST dans le fier troupeau des vierges du Thabor
Qu’ils choisirent Absag qu’aucun présent ne touche :
Celui qui la devait épouser fut Laor,
Qui jusques au palais l’accompagna, farouche.

— O blanche vierge ! apporte aux frissons de ma couche
Le soleil répandu parmi tes cheveux d’or !
Déroule sous mes doigts ce lumineux trésor
Et souffle dans mon sein la chaleur de ta bouche.

Je maudis le sommeil s’il me prend dans tes bras !
Je veux, quand du palais demain tu sortiras,
Que ma garde te fasse un superbe cortège,

Et qu’un cercle d’or brille à ton front qui pâlit.
— Que m’importe ! reprit la vierge au corps de neige :
Car Laor va me tuer au sortir de ton lit.