Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/245

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XXI. Le Fouet d’Amour

 
LAISSE rire l’enfant qui t’a blessé le cœur :
Quelqu’autre lui rendra le mal dont tu murmures,
Et, toi-même, guéri de tes vieilles blessures,
De quelqu’autre, à ton tour, tu seras le vengeur.

Sois sans pitié. Pareil à la sainte férule
Dont les moines jadis flagellaient leurs dos nus,
Le fouet de l’amour de main en main circule,
Et tous, nous châtions des péchés inconnus.

Quand elle reviendra, gémissante et meurtrie,
Tenter si de ses maux ton âme est attendrie ;
Garde-toi de fléchir et de tendre la main.
— Jette-lui le fouet, et passe ton chemin !