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Page:Silvestre de Sacy - Calila et Dimna, ou Fables de Bidpai, 1816.djvu/27

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de Nouschiréwan ; un manuscrit de Berlin en fait honneur à Buzurdjmihr, fils de Bakhtéghan.

3° L’auteur du Hitoupadésa ou des Fables de Vischnou-Sarma annonce aussi avoir puisé les matériaux de son ouvrage dans un écrit plus ancien, intitulé Pantcha-tantra. Ce dernier ouvrage, il est vrai, n’est point entre nos mains, et nous ne pouvons vérifier par nous-mêmes ses rapports avec le livre de Calila ; mais nous devons en croire le savant M. Colebrooke, à qui la littérature Samscrite a tant d’obligations. Or, M. Colebrooke, dans la préface qu’il a mise à la tête de l’édition Samscrite du Hitoupadésa, donnée à Sérampore, en 1810, nous assure positivement avoir trouvé le plus grand rapport entre le Pantcha-tantra et le livre de Calila : encore est-il permis de supposer que ces rapports lui eussent paru et plus exacts et plus nombreux, s’il eût pris, pour objet de comparaison, le texte Arabe d’Ebn-Almokaffa, et non la traduction Persane de Hosaïn Vaëz, traduction qui porte le titre d’Anvari Sohaili, et dans laquelle l’original Arabe a éprouvé toute sorte de suppressions et d’interpolations. Je donnerai, à la suite de ce mémoire, un extrait de la préface de M. Colebrooke.

Toutes ces considérations réunies me paroissent plus que suffisantes pour répondre aux objections qu’on pourrait faire contre l’origine Indienne du livre de Caliia ; objections qui, d’ailleurs, ne seraient fondées que sur le défaut de ressemblance parfaite entre le livre de Calila et Dimna et le Hitoupadésa, ou même, si l’on veut, le Pantcha-tantra.

Mais il est encore une raison décisive en faveur de l’origine Indienne de ce livre, c’est qu’à travers même le voile des traductions, et malgré, l’espèce de transformation que ce livre a du subir en passant de l’indien en pehlvi, du pehlvi en arabe, de l’arabe en persan, on y retrouve encore des caractères frappans de cette origine. Qu’il me soit permis de développer ici cette idée, en copiant ce que j’ai déjà dit ailleurs.

D’abord, on chercherait inutilement, dans ce livre, des traces du magisme, du culte du feu et des élémens, de la rivalité d’Ormuzd et d’Ahriman, des anciennes traditions historiques et