Page:Silvestre de Sacy - Calila et Dimna, ou Fables de Bidpai, 1816.djvu/53

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Il existe une autre rédaction en vers du livre de Calila. Elle est intitulée درّ الهكهم فر امثال الهند والعجم, c’est-à-dire, les Perles des sages préceptes, ou Fables des Indiens et des Persans, et doit contenir environ neuf mille distiques : elle a pour auteur Abd-almoumin ben-Hasan. Je n’en connois qu’un seul manuscrit qui a appartenu autrefois à M. le baron de Schwachheim, et se trouve aujourd’hui dans la bibliothèque impériale de Vienne. Il y a une lacune de quelques pages dans ce manuscrit, et plusieurs transpositions qui viennent de ce que cette copie a été faite sur un manuscrit plus ancien dont quelques feuillets étoient déplacés. Le copiste ignorant ou étourdi n’a pas eu l’attention de replacer ces feuillets dans l’ordre convenable, avant de faire sa copie. J’ignore à quelle époque vivoit Abd-almoumin. J’ai fait faire pour mon usage une copie de ce manuscrit, copie dans laquelle j’ai remis à leur vraie place les portions qui étoient transposées.

J’ai cru pouvoir conclure d’un passage obscur de Hadji-Khalfa, passage qui est incontestablement altéré, que la traduction Arabe d’Abd-allah ben-Afmokaffa avoit été revue ou abrégée sous le règne du khalife Mahdi, en l’année 165, pour Yahya, fils de Khaled le Barmékide, par un personnage nommé Ali et surnommé Ahouni, ou Ahwani, ou Ahwazi ; mais je dois avouer que ce n’est qu’une conjecture.

Version Grecque de Siméon Seth.

Je n’entrerai dans aucun détail sur cette version, dont l’auteur, Siméon Seth, ou plutôt Siméon, fils de Seth, connu par divers autres ouvrages, florissoit sous les empereurs Michel Ducas, Nicéphore Botoniate et Alexis Comnène, vers la fin du xie siècle ; il paroît avoir fait cette traduction par l’ordre du dernier de ces empereurs, monté sur le trône en 1081. Cette version a été traduite en latin par le P. Possin, d’après un manuscrit que lui avoit communiqué Léon Allatius, et il a fait imprimer sa traduction Latine à la fin du premier tome de Pachymer, sous ce titre : Specimen sapientiæ Indorum veterum.

Le texte Grec a été publié ensuite, avec une nouvelle version