Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/146

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(et, à vrai dire, il eût été bien singulier qu’il n’existât pas) un certain nombre de citations éparses du Chou king. Se-ma Ts’ien les connaissait puisqu’il en reproduit plusieurs, mais il n’avait qu’une confiance médiocre dans les travaux ingénieux par lesquels ses contemporains avaient essayé de les coordonner.

Dans la discussion qui précède, nous avons eu plus d’une fois à mentionner la Grande Harangue et le lecteur aura sans doute remarqué qu’une certaine obscurité plane sur l’origine de ce chapitre. Le texte que nous donne Se-ma Ts’ien (Mém. hist., ch. IV et chap. XXXII) faisait-il réellement partie des vingt-neuf chapitres de Fou Cheng, et, s’il faut répondre par l’affirmative, comment expliquer que ce chapitre soit le seul du texte moderne qui soit entièrement différent dans les Mémoires historiques de ce qu’il est dans le Chou king traditionnel ? Si au contraire il fait partie du texte antique comme le veut le Chou king traditionnel (liste E), pourquoi n’apparaît-il pas dans la série des chapitres du vrai K’ong Ngan-kouo (liste B) ?

Les témoignages que nous trouvons sur la manière dont fut découvert le texte de la Grande Harangue sont les suivants :

D’une part, Kong Yng-ta (574-648 ap. J.-C.), dans le premier chapitre de son « Sens correct du Chang chou », cite un passage de l’ouvrage de Lieou Hiang (86-15 av. J.-G.) intitulé Pie lou, où il est dit : « A la fin du règne de l’empereur Ou (140-87 av. J.-G.), il y eut des gens du peuple qui trouvèrent le texte de la Grande Harangue dans une muraille ; on le présenta aux lettrés au vaste savoir (titre de certains fonctionnaires) qui furent chargés de le lire et de l’expliquer ; au bout de quelques mois tous se mirent à le répandre en en faisant l’objet de leurs enseignements CXXXI-1. » Le commentaire du


CXXXI-1. ......