Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par quelques légendes relatives à Choen, cinq odes du Livre des Vers, des généalogies artificielles et la théorie des cinq éléments comme préface à toute l’histoire, voilà le bilan des sources de Se-ma Ts’ien CXLV-1 pour les longs siècles obscurs où la vie primitive du peuple chinois reste endormie à jamais. On ne peut s’empêcher d’éprouver quelque déception quand on lit les premiers chapitres des Mémoires historiques ; on n’y retrouve guère que ce qu’on connaît déjà par les livres classiques, sans rien qui soit propre à en dissiper l’incertitude.

Avec la dynastie Tcheou, une brusque éclaircie dont les lueurs se projettent en arrière jusque sur le dernier souverain de la dynastie Yn à qui ses fautes firent perdre le trône. Les textes du Chou king deviennent alors plus nombreux et plus véridiques ; ils sont pour la plupart des discours : harangues aux troupes, proclamations au peuple, délibérations sur l’art de gouverner, recommandations à des fonctionnaires chargés d’une mission spéciale ou instructions morales, ce sont presque toujours des paroles et non des faits qu’ils relatent. Si on y découvre les débris d’un code pénal du commencement du Xe siècle avant notre ère (le Lu hing) et un petit traité philosophique (le Hong fan) qui a dû être fort remanié, on n’y voit jamais le style historique proprement dit. Les Chinois ne paraissent pas avoir eu de bonne heure l’esprit de curiosité scientifique qui incite un peuple à scruter avec avidité son passé ; pour eux, les ancêtres sont

impérial Tchang Ts’ang dressa le tableau chronologique des cinq vertus » : 漢相張蒼曆譜五德 .

CXLV-1. Se-ma Ts’ien a dû connaître aussi le petit fragment qui nous a été conservé dans les Rites de Tai l’aîné sous le nom de Petit calendrier des Hia ; mais il se contente d’en citer le titre sans en reproduire le texte. Mémoires historiques, chap. II, Hia pen ki, p. 11 r° : 孔子正夏時,學者多傳夏小正云。 . Kong-tse ayant accepté pour règle le calcul des temps de la dynastie Hia, les érudits pour la plupart nous ont transmis le Petit calendrier des Hia. »