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À côté du Tch’oen ts’ieou deux œuvres plus étendues traitent de la même période CXLVII-1 que lui : ce sont le Tso tchoan ou Commentaire de Tso et le Kouo yu ou Discours des états. Elles se complètent l’une l’autre, la première étant un récit des faits accomplis, la seconde un recueil des paroles prononcées. Quoique le Commentaire de Tso soit le seul de ces deux livres qui se rattache manifestement au Tch’oen ts’ieou, on a prétendu en faire dériver aussi le second ; c’est pourquoi le Commentaire de Tso est souvent appelé le Commentaire intérieur [Nei tchoan) et les Discours des états le Commentaire extérieur (Wai tchoan) du Tch’oen ts’ieou CXLVII-2. Bien plus, on a voulu que ces deux œuvres eussent le même auteur qui serait un certain Tso K’ieou-ming.

Se-ma Ts’ien lui-même paraît être de cet avis : dans un passage des Mémoires historiques il nous dit : Tso K’ieou-ming écrivit le Commentaire de Tso CXLVII-3, et, dans un


CXLVII-1. A parler exactement, le Kouo yu s’étend sur un nombre d’années plus considérable : il commence au roi Mou (1001-946 ?) et finit au roi Yuen (475-468).

CXLVII-2. Cf. Lieou Tche-ki, dans le Che t’ong, chap. I, Le commentaire de Wang sou ( 王肅 , IIIe siècle av. J.-C.) au Kouo yu est intitulé 春秋外傳章句 .

CXLVII-3. Mémoires historiques, chap. XIV, p. 1 v° : « Un sage du pays de Lou, Tso K’ieou-ming, craignit que les disciples (de K’ong-tse) n’eussent tous des principes différents, que chacun ne s’arrêtât à ses propres idées et qu’on ne perdît le vrai sens. C’est pourquoi, prenant les Mémoires historiques de K’ong-tse, il en analysa toutes les propositions et fit le Tch’oen ts’ieou de Tso. » 魯君子左丘明懼弟子人人異端各安其意故因孔子史記具論其語成左氏春秋 . Se-ma Ts’ien connaît donc le Tso tchoan et s’en sert ; voyez, par exemple, le passage qui en est tiré dans les Annales des cinq empereurs (traduction, t. I, p. 77. Cf. aussi p. 290). M. Eitel a dû être induit en erreur par une autorité suspecte quand il a écrit (China Review, vol. XV, p. 90) : « Il semblerait qu’au temps de Se-ma Ts’ien on n’ait guère connu que le commentaire de Kou-leang au Tch’oen ts’ieou. »