Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

autre endroit nous lisons : Quand Tso-Kieou eut perdu la vue, les Discours des états furent produits CXLVIII-1. Mais ces textes sont embarrassants. Pour dire : Quand Tso-Kieou eut perdu la vue, Se-ma Ts'ien écrit Tso-Kieou che ming : si l'on supprime le caractère che = perdre, on retrouve le nom de Tso-Kieou Ming qui semble ainsi ne résulter que de l'omission d'un caractère essentiel. En outre, d'après la seconde de ces citations, le nom de famille de ce personnage serait Tso-Kieou ; dès lors, il serait impossible d'appeler le commentaire qu'il écrivit Commentaire de Tso ; on devrait dire : Commentaire de Tso-Kieou. Si nous cherchons à préciser qui était Tso K'ieou-ming, les difficultés ne font que croître : un des contemporains de Confucius cité dans le Luen yu CXLVIII-2 a nom Tso K'ieou-ming ; or c'est bien lui que les érudits de l'époque des deux dynasties Han regardaient comme l'auteur du Tso tchoan et du Kouo yu, puique Pan Piao fait vivre cet écrivain à l'époque même de Confucius CXLVIII-3. Cependant, si l'on étudie le Tso tchoan, on voit que plusieurs passages datent d'un âge plus tardif CXLVIII-4; en outre, le Tso tchoan et le Kouo yu ne sont pas toujours d'accord quand ils parlent des mêmes faits et il n'est pas probable qu'ils soient dus à une seule main CXLVIII-5. A le bien considérer, toutes les discussions qui se


CXLVIII-1. Mémoires historiques, chap. CXXX, p. 5 v° : 左丘失明厥有國語 .

CXLVIII-2. « Le maître dit : Une parole subtile, un extérieur insinuant et un respect excessif, Tso K'ieou-ming en a honte et moi aussi j'en ai honte. Cacher son ressentiment contre un homme et le traiter en ami, Tso K'ieou-ming en a honte et moi aussi j'en ai honte». Cf. Legge, Chinese Classics, t. I, 1re édition, p. 46.

CXLVIII-3. « Au temps des ducs Ting (509-495 av. J.-C.) et Ngai (494-467 av. J.-C), un sage du pays de Lou, Tso K'ieou-ming ... ». Cf. Appendice II.

CXLVIII-4. Voyez les preuves données par Tcheng Yu-tchong, cité par Wong Yuen-k'i dans son commentaire au K'oen hiue ki wen ( 翁注困學紀文 ), chap. VI, p. 17 r°.

CXLVIII-5. Cf. ibid., chap. VI, p. 36 r°.