Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/222

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définitive celle de Se-ma Tcheng. Si on l’admet, on pourra supposer qu’après que Tch’ou Chao-suen eut remplacé le traité perdu sur la guerre par la première moitié du traité suivant, il eut soin, pour cacher son artifice, de substituer dans l’autobiographie la phrase : « J’ai donc composé le traité sur les tubes musicaux », à celle qui devait avoir été écrite par Se-ma Ts’ien : «J’ai donc composé le traité sur la guerre. » L’hypothèse est d’autant plus vraisemblable qu’en résumant son chapitre sur le calendrier, Se-ma Ts’ien commence par parler des tubes musicaux, ce qui donne bien à entendre que cette théorie était liée pour lui, comme pour Pan Kou, à celle du calendrier. — Le tableau chronologique des généraux et des conseillers depuis l’avènement des Han jusqu’à nos jours ne se termine qu’à la première année hong-kia, soit l’an 20 avant J.-C. Il est probable que Se-ma ts’ien avait dressé cette liste jusqu’à la première année t’ai-che, soit 96 avant J.-C. et que Tch’ou chao-suen la compléta.— Dans le che kia des trois rois, nous trouvons telles quelles toutes les pièces de chancellerie relatives à l’investiture de trois fils de l’empereur Ou ; à la suite de ces textes, Se-ma Ts’ien ajoute une courte note pour exposer les raisons qui l’engagent à les insérer dans son histoire. Puis une addition étendue de Tch’ou Chao-suen explique et commente certains termes des lettres-patentes. Le point embarrassant est que, au dire de l’interpolateur lui-même, ce chapitre des Mémoires était perdu tout entier ; il prétend l’avoir reconstitué au moyen des documents que lui fournirent des vieillards. Puisque ces documents sont d’une authenticité incontestable, il importe assez peu de savoir s’ils ont été copiés par Tch’ou Chao-suen ou par Se-ma Ts’ien ; cependant la présence du paragraphe qui commence par les mots : « Le duc grand astrologue dit » semble prouver qu’on retrouva plus tard la rédaction originale de Se-ma Ts’ien, tout en laissant subsister les additions de Tch’ou Chao-suen. — La monographie de Fou K’oan et de Kin Hi est une des plus courtes ; elle se borne à noter dans un style bref et précis les mérites qu’eurent à la guerre trois des