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fidèles de Han Kao-tsou ; Se-ma Ts’ien a dû se contenter de reproduire ici quelque rapport au trône ; mais aucun indice ne donne à penser qu’il ne soit pas l’auteur de ce chapitre. — Quant aux monographies sur les diseurs de bonne aventure et sur la divination par la tortue et l’achillée, la première ne présente qu’un court appendice de Tch’ou Chao-Suen, et la seconde, quoique grossie d’un long texte divinatoire par l’interpolateur, contient cependant quelques pages de Se-ma Ts’ien.

Si l’étude de ces dix chapitres nous montre qu’ils ne sont pas aussi adultérés que les anciens critiques chinois le pensaient, d’autre part un examen attentif nous révèle l’intervention de Tch’ou Chao-suen dans quelques autres places des Mémoires historiques. Les passages qui lui sont attribués soit par la formule « maître Tch’ou dit... », soit par les commentateurs sont les suivants : la postface du chapitre XIII ; une longue addition au huitième tableau chronologique (chap. XX) ; la fin du chapitre XLIX ; la fin du chapitre CIV, la seconde moitié du chapitre CXXVI.

D’autres interpolations ne sont pas rapportées exprèssèment à Tch’ou Chao-suen : dans le tableau chronologique dès douze seigneurs (chap. XIV) et dans le traité du calendrier (chap, XXVI), les caractères du cycle sexagénaire ont dû être surajoutés à une époque ultérieure, car il ne semble pas que Se-ma Ts’ien ait connu l’application de ce mode de numération aux années. A la fin du chapitre L, on lit la date de la seconde année ti tsié (68 av. J.-C), et à la fin du chapitre LII, la date de la troisième année kien chou (30 av. J.-C). Dans le chapitre VI, on remarque la répétition de la première partie des Considérations... de Kia I que Se-ma Ts’ien avait déjà cités au chapitre XLVIII CCVIII-1 ; en outre, la fin de ce même chapitre VI est consacrée à une revue rapide des princes de Ts’in où


CCVIII-1. Dans le texte des éditions actuelles, c’est la citation du chapitre XLVIII qui est attribuée à Tch’ou Chao-suen : mais nous avons vu plus haut (p. CLVIII, note 1) les raisons qui portent à croire que l’interpolation se trouve en réalité dans le chapitre VI.