du Livre des Vers (Che king) et du Livre de l’Histoire (Chou king) ; chaque génération avait alors ses historiens officiels chargés de s’occuper des règlements et des registres. Et quant aux royaumes vassaux, ils avaient des historiens qui leur étaient propres ; c’est pourquoi Mong-tse dit (cf. Legge, Chinese Classics, t. I, p. 203) : « Le T’ao ou du royaume de Tch’ou, le Cheng du royaume de Tsin et le Tch’oen ts’ieou du royaume de Lou étaient la même chose. » Au temps des ducs Ting (509-495 av. J.-C.) et Ngai (494-467 av. J.-C.), un sage du pays de Lou, Tso K’ieou-ming, discuta et réunit ces écrits dont il lit le Commentaire de Tso (Tso tchoan) en trente chapitres. De plus il écrivit un autre recueil sous le titre : Discours des états (Kouo yu), en vingt chapitres. A partir de ce moment les choses racontées dans le Cheng et le T’ao ou tombèrent dans l’oubli, et le Commentaire de Tso et les Discours des états restèrent seuls en lumière. En outre, il y avait un livre qui tenait le compte, depuis Hoang-ti jusqu’à la période tch’oen ts’ieou (722-481 av. J.-C), des empereurs, des rois, des ducs, des marquis, des hauts dignitaires et des grands officiers ; le titre en était Origines généalogiques (Che pen) et il comprenait quinze chapitres. Après la période tch’oen ts’ieou, les sept royaumes entrèrent dans une guerre générale ; Ts’in soumit les seigneurs ; c’est alors qu’il y eut les Conseils des royaumes combattants (Tchan kouo ts’e) en trente-trois chapitres. Quand les Han eurent triomphé et se furent assuré l’empire, le grand officier de second ordre, Lou Kia, relata les faits illustres de ce temps ; il fit le tch’oen ts’ieou de Tch’ou et de Han en neuf chapitres. Au temps de l’empereur Hiao Ou, le duc grand astrologue, Se-ma Ts’ien se servit du Commentaire de Tso et du Kouo yu, fit une recension des Origines généalogiques et des Conseils des royaumes combattants et s’appuya sur les faits de l’époque de Tch’ou et de Han et des royaumes divisés ; il remonta jusqu’à Hoang-ti et descendit jusqu’à la capture du lin (en 95 av. J.-C.), Il composa des Annales fondamentales, des Maisons héréditaires, des Monographies, des Traités et des Tableaux, en tout cent trente chapitres ; cependant dix chapitres font défaut. Dans ce que Se-ma Ts’ien a rapporté, c’est pour la période qui s’étend depuis l’origine de la dynastie Han jusqu’à l’empereur Ou que son mérite est le plus grand ; mais, quant à la manière dont il a recueilli les textes classiques, rassemblé les commentaires et réparti les écrits des cent écoles, il est, en un très grand nombre de cas, négligé et incomplet et ne vaut pas ses originaux. Sa préoccupation et son désir est d’avoir des connaissances
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