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Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/351

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appliquez-vous à la vigilance. Soyez droit ! appliquez-vous à être pur.

Po-i voulut céder la place à K’oei et à Long. Choen dit :

— C’est bien.

Il nomma K’oei intendant de la musique pour qu’il enseignât aux enfants des princes[1] à être inflexibles mais avec douceur, indulgents mais avec énergie, fermes mais sans rigueur, indifférents aux détails mais sans arrogance. La poésie fut l’expression de la pensée ; le chant prolongea cette expression ; les notes résultèrent de ces modulations ; les tubes sonores furent d’accord avec les notes ; les huit instruments de musique purent être en harmonie et n’empiétèrent pas sur les domaines les uns des autres. L’accord fut établi par là entre les dieux et les hommes[2]. K’oei dit :

— Hé ! je frappe la pierre, je
  1. Les fils de l’État, d’après Tcheng Hiuen ; c’est-à-dire les fils de ceux qui prennent part au gouvernement de l’État, depuis le souverain jusqu’aux ta-fou.
  2. Tout ce paragraphe, dans le Choen tien, est mis dans la bouche de Choen ; il faut le traduire alors par une série de définitions : « La poésie est l’expression de la pensée ; le chant prolonge cette expression..., etc. » — Le chant prolonge les paroles en les modulant ; de ces modulations on tire la gamme primitive de cinq notes : hong, chang, hio, tche, yu  ; — Les rapports mathématiques entre les cinq notes et les douze tubes sonores seront étudiés dans le XXVe chapitre des Mémoires historiques ; Les huit instruments de musique sont les suivants d’après le Po hou t’ong (1er chap., p. 26 r°, section Li yo) : § « l’instrument en terre s’appelle hiuen (sorte d’ocarina ; voyez le dessin qu’en donne Couvreur, Dict. chinois-français, p. 139) ; § l’instrument en bambou s’appelle koan (flûte composée de deux tuyaux avec un seul bec ; cf. Couvreur, p. 427) ; § l’instrument en peau s’appelle hou (tambour ; cf. Couvreur, p. 444) ; § l’instrument fait d’une calebasse s’appelle cheng (sorte de flûte composée de treize ou dix-neuf tuyaux placés sur une calebasse ; cf. p. 10, n. 1 et Couvreur, p. 18) ; § l’instrument fait en fils de soie s’appelle hien (ce sont tous les instruments à cordes) ; § l’instrument de pierre s’appelle k’ing (c’était une pierre sonore suspendue à un support ; cf. Couvreur, p. 383) ; § l’instrument de métal s’appelle tchong (cloche) ; § les instruments faits en bois s’appellent tchou et yu (c’étaient de petites caisses en bois sur lesquelles on frappait pour annoncer le commencement et la fin de la musique ; cf. Couvreur, p. 833 et 251). C’est là ce qu’on appelle les huit instruments de musique. »