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Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/538

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les annalistes à lui présenter les livres[1] ; les maîtres de la musique donnaient les avertissements ; ceux dont les yeux sont privés de pupilles récitaient[2] ; ceux dont les yeux ne voient point, quoique ayant des pupilles, chantaient[3] ; les cent fonctionnaires[4] exprimaient leurs critiques. Les gens du commun peuple faisaient transmettre[5] leurs paroles (au souverain) ; les officiers qui approchaient (le souverain) rectifiaient tous (les abus) ; ses parents réparaient ses fautes et le surveillaient ; ceux qui étaient privés d’yeux et les annalistes l’instruisaient et l’informaient ; les hommes de soixante et de cinquante ans le perfectionnaient[6]. Alors le roi

  1. D’après Wei Tchao, les annalistes dont il est ici parlé sont les annalistes de l’extérieur ; le Tcheou nous apprend que ces fonctionnaires étaient préposés aux Livres des trois Souverains et des cinq Empereurs.
  2. D’après Wei Tchao, ils récitaient les poésies des ducs du palais, des hauts dignitaires et des divers officiers. D’après le I wen tche du livre des Han antérieurs, le mot signifie : réciter sans chanter.
  3. Ils chantaient les avertissements et les critiques.
  4. L’expression kōung dans le sens de « les cent fonctionnaires » se trouve dans le Chou king (Yao tien, trad. Legge, p. 22 ; Lo kao, trad. Legge, p. 439).
  5. Ils n’avaient pas accès auprès du souverain en personne et c’est pourquoi ils lui faisaient transmettre leurs requêtes.
  6. Wang Yuen-soen a bien établi, contre l’avis de Wei Tchao, que [] désigne le roi lui-même et non les instructions des annalistes et des aveugles.