lui-même délibérait. C’est ainsi que dans la conduite des affaires il n’y avait pas d’injustice. Le peuple a des bouches comme la terre a des montagnes et des fleuves d’où viennent les choses dont on se sert, comme elle a des lieux hauts et des lieux bas, des plaines et des marais où se produisent ce dont on s’habille et ce dont on se nourrit. Les bouches manifestent les paroles ; c’est en elles que se trouve (l’indication de) ce qui est excellent et de ce qui est funeste ; (grâce à elles), on pratiquera ce qui est excellent et on préviendra ce qui est funeste ; c’est ce qu’on entend en les comparant à ce qui produit les choses dont on se sert, ce dont on s’habille et ce dont on se nourrit[1]. Quand le peuple a des soucis dans son cœur et qu’il les expose par sa bouche, (on peut alors) perfectionner et accomplir (ce qu’il réclame[2]. Si on lui ferme la bouche, comment cela pourrait-il durer longtemps[3] ?
Le roi n’écouta pas ces conseils. Alors personne dans le royaume n’osa parler. Trois ans plus tard,] des gens se liguèrent pour faire une révolte et attaquèrent à l’improviste le roi Li. Le roi Li sortit du royaume) et se réfugia à Tche[4].
- ↑ Le duc de Chao explique ici la comparaison dont il s’est servi quelques lignes plus haut, quand il a dit que les bouches du peuple étaient comme la terre qui produit ce dont on se sert, ce dont on s’habille et ce dont on se nourrit.
- ↑ Le Kouo yu ajoute ici la phrase : « Comment pourrait-on y faire obstacle ? »
- ↑ Tel est le sens indiqué par Wei Tchao.
- ↑ La ville de Tche se trouvait dans la préfecture secondaire de Houo, préfecture de P’ing-yang, province de Chān-si.