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province de Koei-tcheou), celui de K’iong (aujourd’hui sous-préfecture de Si-tch’ang, préfecture de Ning-yuen, province de Se-tch’oan), celui de Si (aujourd’hui sous-préfecture de Ya-ngan, préfecture de Ya-tcheou, province de Se-tch’oan), celui de Tso (aujourd’hui sous-préfecture de Li-kiang, préfecture de Li-kiang, province de Yun-nan) et celui de Jan-mang (aujourd’hui préfecture secondaire de Meou, province de Se-tch’oan) ; plus au sud enfin les Koen-ming occupaient le territoire du moderne Ta-li fou, dans la province de Yun-nan.

En l’an 138 avant notre ère, le roi du Min Yue attaqua celui du Yue Tong-hai et l’assiégea dans sa capitale, Tong-ngeou (aujourd’hui Wen-tcheou-fou, non loin du bord de la mer, dans le sud de la province de Tche-kiang). Les Chinois vinrent au secours du souverain menacé et celui-ci, par reconnaissance, peut-être aussi par crainte de son trop puissant protecteur, demanda à faire partie de l’empire ; il vint s’établir avec tout son peuple entre le Yang-tse-kiang et la rivière Hoai ; le royaume de Tong-hai cessa dès lors d’exister.

En 135, le belliqueux roi du Min Yue se retourna contre son voisin du sud et envahit l’état de Nan Yue ; celui-ci réclama à son tour l’appui de la Chine. Lorsqu’ils apprirent l’approche des troupes impériales, les gens de Min Yue prirent peur ; ils tuèrent leur roi Yng et nommèrent à sa place son frère cadet Yu-chan qui implora des Chinois son pardon et l’obtint LXXX-1. Le général chinois Wang Koei profita de son succès pacifique pour envoyer un de ses officiers, nommé T’ang Mong, porter ses instructions au roi du Nan Yue LXXX-2. Ce Tang Mong se trouvait être un observateur avisé ; comme on lui donnait à manger des confitures faites avec le fruit de l’arbre appelé Hovenia dulcis, il demanda aux gens de Nan Yue comment ils se procuraient ces conserves ; on lui répondit qu’elles étaient apportées du nord-ouest par les bateaux qui descendaient le fleuve Tsang-ko ; ce fleuve,


LXXX-1. Mémoires historiques, chap. CXIV, p. 1 v°.

LXXX-2. Id., chap. CXVI, p. 1 v°.