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dans son cours inférieur, n’est autre que le Si-kiang qui se déverse dans la mer à Canton LXXXI-1. De retour à la capitale, Tang Mong interrogea des marchands du pays de Chou (Se-tch’oan) ; il apprit d’eux que les fruits de l’Hovenia dulcis se trouvaient dans leur pays, qu’on les exportait dans le royaume de Yé-lang (province de Koei-tcheou) et que les bateliers du Tsang-ko les faisaient parvenir jusque dans la capitale du Nan Yue (Canton). Tang Mong comprit alors l’importance qu’avait le Si-kiang ; tout comme les Européens sont aujourd’hui bien convaincus de l’utilité que ce fleuve est appelé à prendre comme voie de pénétration dans l’intérieur de la Chine et insistent pour en obtenir le libre parcours, ainsi T’ang Mong se rendit compte qu’on pourrait s’en servir pour le transport de troupes qui prendraient Canton à revers et détruiraient par une attaque imprévue la puissance du royaume de Nan Yue. Si l’ambassade de Tang Mong n’est pas aussi célèbre que celle de Tchang K’ien, elle n’en a pas moins eu des résultats considérables, car ce fut grâce aux renseignements qu’elle fournit que les Chinois devinrent maîtres de toutes les régions au sud du Yang-tse. A vrai dire, ils n’atteignirent pas ce résultat du


LXXXI-1. Les géographes européens considèrent que le Si-kiang prend sa source dans la province de Yun-nan, à peu de distance au sud du lac de Tien ; ils regardent la rivière P’an 盤 qui a sa source dans la province de Koei-tcheou et se réunit au Si-kiang en amont de Tong-lan 東蘭 , comme un affluent de gauche du Si-kiang ; de même, la rivière Yu 灪 qui arrose la préfecture de Nan-ning 南寧 ; dans le Koang-si et se réunit au Si-kiang à Siun-tcheou 潯州 , est, à leurs yeux, un affluent de droite du Si-kiang. Pour les géographes chinois, la rivière P’an est le cours supérieur du Tsang-ko ; comme, d’autre part, ils marquent une communication entre le Si-kiang et la rivière Yu à travers le territoire de la préfecture de Se-ngen 思恩 , c’est la rivière Yu qui est pour eux la continuation du Tsang-ko ; enfin, à partir de Siun-tcheou-fou, le Tsang-ko se confond avec le Si-kiang (cf. T’ong kien tsi lan, chap. XV, p. 15 r°).