Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/268

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d’une probité constantes, on le regardait comme un chef. Les jeunes gens de Tong-yang tuèrent leur préfet et se rassemblèrent au nombre de plusieurs milliers d’hommes ; ils voulurent se nommer un chef, mais ne trouvant personne qui fût qualifié pour ce poste, ils le proposèrent à Tch’en Yng ; celui-ci le déclina en alléguant son incapacité ; alors ils lui donnèrent de force le titre de chef ; il trouva dans sa préfecture vingt mille partisans. Les jeunes gens voulaient aller plus loin, donner à (Tch’en) Yng le titre de roi et former une armée spéciale, les bonnets verts[1], qui aurait fait une révolte distincte. La mère de Tch’en Yng lui dit :

— Depuis que le mariage m’a fait entrer dans votre famille, je n’ai jamais entendu dire qu’aucun de vos ancêtres ait occupé autrefois une position élevée. Maintenant vous avez brusquement reçu un grand titre ; cela n’est pas de bon augure. Il vaudrait mieux que vous fussiez subordonné à quelqu’un ; si l’entreprise réussit, vous pourrez encore obtenir un fief nobiliaire ; si l’affaire vient à manquer, il vous sera aisé de vous cacher, car vous ne serez pas désigné par la renommée populaire.

A la suite de (cet entretien), (Tch’en) Yng n’osa pas se faire roi et dit à ses officiers :

— Les Hiang sont une famille où l’on est général de père en fils ; leur nom est illustre dans le pays de Tch’ou. Maintenant que nous voulons exécuter une grande entreprise, si nous ne donnons pas le commandement à cet homme, nous ne réussirons pas. Je m’appuierai sur cette famille célèbre et la ruine des Ts’in est assurée.

Alors tous suivirent son avis et mirent les soldats au service de Hiang Leang.

  1. Littéralement : les têtes vertes. Les commentateurs disent que ces jeunes gens avaient adopté des bonnets verts afin de se distinguer des autres bandes qui parcouraient le pays.