En ce temps, un homme du Koang-ling[1], nommé Chao[2] P’ing, avait été chargé par le roi Tch’en[3] d’administrer le Koang-ling, mais il n’avait pu encore soumettre (cette contrée) ; ayant appris que le roi Tch’en avait été battu[4] et était en fuite et qu’en outre les soldats de Ts’in étaient sur le point d’arriver, il traversa le Kiang ; feignant alors d’agir par ordre du roi Tch’en, il conféra à (Hiang) Leang le titre de chang-tchou-kouo[5] du roi de Tch’ou et lui dit :
— Le pays à l’est du Kiang est déjà pacifié ; hâtez-vous de mener vos soldats dans l’ouest pour attaquer Ts’in. Alors Hiang Leang traversa le Kiang avec huit mille hommes et se dirigea vers l’ouest. Il apprit que Tch’en Yng avait soumis la région de Tong-yang[6] ; il lui envoya un messager pour l’engager à faire une alliance et à aller avec lui dans l’ouest.
Tch’en Yng avait été autrefois préfet de Tong-yang ; il s’était fixé dans cette préfecture ; d’une bonne foi et
- ↑ La préfecture de Koang-ling, à l’époque des Ts’in, correspond à la préfecture actuelle de Yang-tcheou, province de Kiang-sou.
- ↑ Le caractère [] se prononce ici Chao. Il faut distinguer ce personnage de Chao P’ing, marquis de Tong-ling et de Chao P’ing, conseiller de Ts’i.
- ↑ Tch’en Cheng ou Tch’en Ché. Cf. Mém. hist. , chap. XLVIII.
- ↑ Il venait d’être défait par Tchang Han, général de Ts’in.
- ↑ D’après Yng Chao, la dignité de chang-tchou-kouo aurait été une des plus élevées du royaume de Tch’ou ; elle correspondait au titre de conseiller d’État chez les Ts’in et les Han.
- ↑ Tong-yang était une préfecture de l’époque des Ts’in : cette localité se trouvait au nord-ouest de la sous-préfecture de T’ien-tch’ang, préfecture secondaire de Se, province de Ngan-hoei.
