Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/291

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gouverneur de P’ei resta silencieux un moment, puis il dit :

— Assurément ils ne valent pas (les soldats de Hiang Yu) ; mais que faut-il donc faire ?

Tchang Leang dit :

— Je vous propose, d’aller trouver Hiang Po et de lui dire que le gouverneur de P’ei ne se permettrait point d’être hostile au roi Hiang. — Comment avez-vous ces relations avec Hiang Po ?, demanda le gouverneur de P’ei. — Au temps des Ts’in, répondit Tchang Leang, Hiang Po voyageait avec moi, lorsqu’il lui arriva de tuer un homme ; je lui sauvai la vie. C’est pourquoi maintenant que notre situation est critique, il a bien voulu venir m’avertir.

Le gouverneur de P’ei dit :

— De vous ou de lui qui est l’aîné ?

— Il est mon aîné, répondit (Tchang) Leang. — Allez donc, de ma part, répliqua le gouverneur de P’ei, le prier d’entrer afin que je puisse le traiter comme un frère aîné.

Tchang Leang sortit et requit Hiang Po ; quand celui-ci fut entré en présence du gouverneur de P’ei, le gouverneur de P’ei leva une coupe de vin et porta sa santé ; il s’engagea à lui faire contracter un mariage dans sa famille et lui dit :

— Quand je suis entré dans l’intérieur des passes, je n’ai pas osé m’approprier la moindre chose ; j’ai inscrit sur des registres les officiers et le peuple ; j’ai scellé les trésors et les magasins, puis j’ai attendu le général. Si j’ai envoyé garder les passes, c’est afin de prévenir la sortie ou l’entrée de brigands étrangers ; c’était une mesure de précaution[1]. Jour et

  1. Littéralement : en vue de ce qui n’arrive pas toujours. L’expression [] désigne les événements fâcheux qui peuvent se produire d’une manière inattendue ; c’est ainsi que Yen Che-kou, commentant un passage du Ts’ien Han-chou (chap. XIX, 1e partie, p. 68, article du tchong-wei), dit que certains officiers de police par courent la route en avant du cortège impérial afin de prévenir les événements inattendus.