Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/292

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nuit j’espérais la venue du général ; comment aurais-je osé me révolter ? Je désire, (Hiang), Po, que vous expliquiez clairement à (Hiang Yu) que son sujet ne s’est point permis de manquer à son devoir.

Hiang Po y consentit et dit au gouverneur de P’ei :

— Demain, ne manquez pas de venir en personne de bon matin vous excuser auprès du roi Hiang. Le gouverneur de P’ei promit qu’il le ferait et Hiang Po repartit dans la nuit ; arrivé au camp, il rapporta toutes les paroles du gouverneur de P’ei au roi Hiang et en profita pour lui dire :

— Si le gouverneur de P’ei n’avait pas d’abord triomphé à l’intérieur des passes, comment auriez-vous osé y pénétrer ? Attaquer un homme qui vous a rendu un grand service, ce n’est pas un acte de justice. Il vaut mieux, à cause de cela même, le très bien traiter.

Le roi Hiang approuva (ce conseil).

Le lendemain, le gouverneur de P’ei, accompagné d’une centaine de cavaliers, vint rendre visite au roi Hiang. Lorsqu’il fut arrivé à Hong-men, il salua et dit :

— Votre sujet, général, a uni ses forces aux vôtres pour attaquer Ts’in. Vous combattiez au nord du Fleuve et votre sujet combattait au sud du Fleuve. Cependant je ne pensais point que je pourrais le premier entrer à l’intérieur des passes, écraser Ts’in, et qu’il m’arriverait de vous rencontrer ici. Maintenant il s’est trouvé que les propos d’hommes méprisables ont créé un dissentiment entre vous, général, et votre sujet.

— C’est là, répondit le roi Hiang, l’effet des paroles de Ts’ao Ou-chang[1], tso-se-ma du gouverneur de P’ei ; autrement, comment en serais-je arrivé là ?

Ce jour-même, le roi Hiang

  1. Cf. note 208.