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Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/319

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Le roi Hiang y consentit et Fan Tseng partit ; mais il n’était pas encore parvenu à P’ong-tcheng, lorsqu’un abcès lui poussa dans le dos et il mourut[1].

Ki Sin, général de Han , donna ce conseil au roi de Han : — La situation est devenue critique. Je vous demande la permission, pour sauver Votre Majesté, de me faire passer faussement aux yeux de Tch’ou pour le roi et, grâce à ce stratagème, Votre Majesté pourra sortir sans qu’on s’en aperçoive.

Le roi de Han fit donc sortir de nuit deux mille femmes revêtues de cuirasses par la porte orientale de Yong-yang ; les soldats de Tch’ou les attaquèrent des quatre côtés à la fois ; Ki Sin monta dans la chambre jaune[2], donna un signal avec le guidon de gauche[3] et dit :

— Dans la ville, les vivres sont épuisés ; le roi de Han se soumet.

Les troupes de Tch’ou poussèrent toutes des vivats. Cependant le roi de Han , accompagné de quelques dizaines de cavaliers, sortait par la porte de l’ouest et s’enfuyait à Tch’eng-kao[4].

  1. Le Hoang lan (sur lequel, cf. tome I, note 01.165. ) dit que la tombe de Fan Tseng se trouve à l’est du rempart extérieur de Kiu-tch’ao (aujourd’hui, sous-préfecture de Tch’ao, préfecture de Lu-tcheou, province de Ngan-hoei). Avant de se mettre au service de Hiang Yu, Fan Tseng demeurait sur la montagne Tou-leou (c’est-à-dire du crâne), à 5 li au nord-est de la sous-préfecture de Tch’ao.
  2. Le char impérial était couvert de tentures jaunes. On a déjà rencontré plus haut (p. 243, ligne 25) l’expression « la chambre jaune » désignant le char impérial.
  3. Le guidon appelé [] était fixé sur la gauche du joug de la voiture ; suivant Ts’ai Yong, il était fait avec une queue de yack ; suivant Li Pei, il était fait en poils ou en plumes.
  4. A 2 li au sud-ouest de la sous-préfecture de Se-choei, préfecture de K’ai-fong, province de Ho-nan.