Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/32

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s’enfuirent, Alors le duc Wen recueillit ce qui restait du peuple des Tcheou et en fut le maître ; son territoire alla jusqu’à (la montagne) K’i ; ce qui était à l’est de (la montagne) K’i, il en fit présent aux Tcheou[1]. — La dix-neuvième année (747 av. J.-C.), il trouva le « joyau de Tch’en[2] ». — La vingtième année (746 av. J.-C.), on

  1. Le roi P’ing, chassé par les barbares, avait émigré en 770 avant J.-C. du côté de l’est et avait établi sa capitale à Ho-nan-fou ; tout le territoire à l’ouest de la montagne K’i étant tombé aux mains des envahisseurs, il le donna au duc de Ts’in, à charge par lui de le reconquérir ; c’est la tâche que mena à bien le duc Wen ; il trouva dans ce pays tous ceux des sujets des Tcheou qui n’avaient pas suivi leur roi dans sa migration vers l’est et il devint leur souverain.
  2. Cf. le Traité sur les sacrifices fong et chan (Mémoires historiques, chap. XXVIII, p. 2 r° et v°) : « Neuf ans après que le lieu saint de Fou eût été institué, le duc Wen trouva un être qui ressemblait à une pierre. Il lui sacrifia dans la ville qui est située sur le versant nord du Tch’en-ts’ang (dans la sous-préfecture actuelle de Pao-ki, c’est-à-dire du joyau-faisan, préfecture de Fong-siang, province de Chàn-si). Certaines années, cet esprit ne vient pas du tout ; d’autres années, il vient souvent. Lorsqu’il vient, c’est toujours de nuit. Il arrive du sud-est, brillant et étincelant comme une étoile filante et s’abat sur le lieu où on lui sacrifie. Il est alors semblable à un faisan mâle. Son cri est retentissant : les faisans lui répondent pendant la nuit. On lui sacrifie une victime. Son nom est « le joyau de Tch’en ». — La géographie publiée pendant la période t’ai-k’ang de la dynastie Ts’in dit : « Au temps du duc Wen, un homme de Tch’en-ts’ang prit à la chasse un animal qui ressemblait à un porc ; il n’en connaissait pas le nom ; il l’emmena avec une corde pour l’offrir (au duc) ; il rencontra deux enfants qui lui dirent : — Le nom de cet animal est Wei ; il demeure toujours dans la terre et mange la cervelle des hommes morts ; si on veut le tuer, qu’un cyprès frappe sa tête . Le Wei dit à son tour : — Ces deux enfants s’appellent les joyaux de Tch’en ; celui qui prend le mâle sera roi ; celui qui prend la femelle sera hégémon. L’homme de Tch’en-ts’ang poursuivit alors les deux enfants ; mais ils se transformèrent en deux faisans mâle et femelle et montèrent sur le versant nord du Tch’en-ts’ang où ils devinrent des pierres. Les Ts’in leur sacrifièrent.