Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/349

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qu’on ne vous écoute pas. Nous voudrions que vous appeliez à vous tous ceux qui rôdent au dehors, vous pourriez vous procurer ainsi quelques centaines d’hommes avec lesquels vous vous imposeriez à la foule. La foule n’osera pas ne pas vous obéir.

Fan K’oai reçut alors l’ordre d’aller chercher Lieou Ki dont la troupe comptait déjà presque une centaine[1] d’hommes.

Fan K’oai vint donc, avec Lieou Ki. Cependant le préfet de P’ei s’était repenti après coup, car il craignait que la tournure des affaires ne changeât. Il fit donc fermer la muraille et la muraille fut gardée. Il voulait mettre à mort Siao (Ho) et Ts’ao (Ts’an). Ceux-ci eurent peur ; ils franchirent la muraille et cherchèrent un refuge auprès de Lieou Ki. Lieou Ki écrivit alors une lettre sur un morceau de toile qu’il envoya avec une flèche par dessus la muraille, il s’y adressait aux vieillards de P’ei en ces termes :

« L’empire souffre à cause de Ts’in depuis longtemps ; maintenant, ô vieillards, quoique vous soyez gardés par le préfet de P’ei, les seigneurs se révoltent tous ensemble et extermineront sur-le-champ la population de P’ei. Que maintenant la population de P’ei s’unisse pour mettre à mort son préfet ; qu’elle choisisse parmi ses jeunes hommes celui qui est digne d’être nommé son chef et qu’elle le nomme afin de faire cause commune avec les seigneurs ; alors vos familles et vos demeures seront épargnées. Si vous ne le faites pas, vous serez exterminés tous, jeunes et vieux, sans avoir aucun moyen d’échapper.

Les vieillards se mirent alors à la tête des jeunes gens

  1. Sur l’expression [], cf. note 07.114. Le Ts’ien Han chou donne la leçon [] = quelques centaines d’hommes.