ce que m’avait dit votre tso-se-ma Ts’ao Ou-chang ; autrement, comment en serais-je arrivé à cette extrémité ?
Grâce à Fan K’oai et à Tchang-Leang, le gouverneur de P’ei put s’échapper et s’en retourner (à son camp) ; dès qu’il fut de retour, il fit sur-le-champ mettre à mort Ts’ao Ou-chang.
Aussitôt après, Hiang Yu se dirigea vers l’ouest ; il mit tout à feu et à sang dans les palais des Ts’in à Hien-yang ; partout où il passait, il semait la ruine et la destruction. Les gens de Ts’in perdirent tout espoir, mais, saisis de terreur, ils n’osaient pas ne pas se soumettre.
Hiang Yu chargea un messager de retourner rendre compte de ce qui s’était passé au roi Hoai.
— Il faut, dit le roi Hoai, se conformer à la convention.
Hiang Yu fut irrité de ce que le roi Hoai, au lieu de l’envoyer du côté de l’ouest franchir les passes avec le gouverneur de P’ei, l’avait chargé d’aller dans le nord secourir Tchao et l’avait ainsi mis en retard pour bénéficier de la convention faite avec tout l’empire ; il dit alors :
— Le roi Hoai, c’est mon père Hiang Leang qui l’a nommé ; il n’a aucune gloire[1] ; de quel droit préside-t-il à une convention ? Ceux qui sont les vrais auteurs de la conquête de l’empire, ce sont les divers généraux et moi-même, (Hiang) Tsi.
Alors il feignit d’honorer le roi Hoai en lui décernant le titre Empereur juste, mais en réalité il n’observa plus ses ordres[2].