Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/389

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Lorsque Han Sin eut triomphé de Ts’i, il envoya des messagers dire (au roi de Han) :

Ts’i est voisin de Tch’ou ; les décisions qu’il prend sont versatiles[1]. Si je n’en suis pas le roi provisoire, je crains de ne pouvoir maintenir Ts’i dans le calme.

Le roi de Han voulait marcher contre (Han Sin) ; le marquis de Lieou[2] lui dit :

— Il vaut mieux profiter de cette circonstance pour le nommer et faire qu’il se garde lui-même[3].

Tchang Leang fut donc envoyé, porteur du sceau et du cordon, pour conférer à Han Sin le titre de roi de Ts’i. — Lorsque Hiang Yu eut appris que l’armée de Long Tsiu avait été défaite, il fut pris de peur et envoya Ou Che, originaire de Hiu-i, porter des conseils à Han Sin ; Han Sin ne les écouta pas.

Tch’ou et Han s’étaient tenus longtemps en échec sans que le sort se décidât ; les hommes dans la force de l’âge enduraient des fatigues dans les rangs de l’armée ; les vieillards et les enfants s’épuisaient à transporter les vivres. Le roi de Han et Hiang Yu eurent une entrevue dans la tranchée de Koang-ou[4] et discutèrent entre eux. Hiang Yu voulait combattre contre le roi de Han en combat singulier. Le roi de Han reprocha à

  1. Au lieu du [] qu’on trouve dans les Mémoires historiques et dans le Ts’ien Han chou (chap. 1, 1e partie, p. 13 v°), le T’ong hien kang mou et le T’ong kien tsi lan donnent la leçon [] qui est plus claire. Han Sin menace à mots couverts le roi de Han de se tourner contre lui, en disant que les gens du pays de Ts’i ont un caractère versatile.
  2. Tchang Leang.
  3. C’est-à-dire : qu’il ait avantage à attaquer Hiang Yu parce qu’en ce faisant il défendra ses propres intérêts. Cf. p. 315, lignes 1 et 2, où la même idée est exprimée d’une facon plus claire.
  4. Cf. note 07.328.